Fiche référence

Référence Nolan95
ISBN 1-889856-02-9
Genre livre
Auteur J. C. Nolan
Titre Creating origami: An Exploration Into the Process of Designing Paper Sculpture
Source Alexander, Blace and Co, NY
Année 1995
Pages 290
Intérêt ****
Nombre de modèles 42 dont 27 illustrés
Commentaires *Nolan95 contenu
Très bon livre, apportant beaucoup d'explications sur le pourquoi et le comment de la création. De nombreux modèles, très variés. Plusieurs auteurs sont cités. Une mine de plis magnifiques, dont le poisson dans une anémone. On trouve entre autres : scorpion, bateau, licorne, écureuil, papillon, ornement, libellule, araignée, cerbère, poisson

*Nolan95 création d'origami : l'origine
... les premières créations en origami, sans se soucier de savoir si elles respectent ou non la règle moderne "un carré, pas de découpe". Leur conception en termes d'efficacité et de beauté stylisée est exceptionnelle en regard de leur simplicité. Le fait qu'une telle beauté mystérieuse puisse être produite à partir de quelques plis et découpes est un exploit qui doit être applaudi. En réalité, il s'agit de Ford T à l'age des voitures à hautes performances, contrôlées électroniquement. Les technologies aujourd'hui à la disposition des créateurs, comme une notation reconnue et normalisée et plusieurs décades de collection de modèles dont on peut dériver son inspiration, donnent un avantage énorme aux créateurs qui a conduit à des créations d'une sophistication telle que les premiers créateurs n'auraient jamais rêvé de sa possibilité.
Je pensais que créer était une tâche au dela de mes possibilités, et donc je n'avais jamais voulu essayer.
L'origami a grandi notoirement en popularité durant les dernières années, et puisque l'intérêt pour cet art se répand, les livres sur ce sujet vont devenir de plus en plus communs.

*Nolan95 création d'origami : la philosophie
Alors que précédemment la plupart des gens considéraient l'origami comme un passe-temps, comme la tapisserie ou l'aéromodélisme, dans lequel suivre les instructions et terminer le modèle étaient la moitié du succès, il y a maintenant une perception grandissante de ce que l'origami est une forme de sculpture, dont l'objectif est de créer de belles formes en respectant des limitations extrêmes - produite simplement en pliant une feuille de papier carrée.
Pour les artistes dont l'objectif est de créer un bel objet, une grande variabilité quant au résultat final peut être obtenue à partir du choix du matériau et de la technique de pliage, mais c'est seulement à travers la conception de modèles originaux qu'ils peuvent acquérir le contrôle total de leur travail. Heureusement, le processus de résolution de problèmes, évitement de pièges, et finalement de production d'un résultat heureux est une des expériences les plus satisfaisantes que l'on puisse avoir. Aussi, dans cette voie, l'artiste a une occasion d'expérimenter chaque aspect du processus créatif : non seulement le choix du media et de la technique de pliage, mais la joie de la création, la possibilité de contrôler jusqu'au plus petit détail du produit final.
Développer des modèles originaux est de par de nombreuses manières, comme dans d'autres formes d'art, un processus où les découvertes sont faites en étudiant le travail des autres et en recevant l'inspiration par eux, en prenant les inventions des autres et en les appliquant à de nouvelles voies, et en prenant le travail d'un autre et en le modifiant jusqu'à ce qu'il devienne quelque chose de différent et votre création unique.

*Nolan95 le défi de la création
Si je peux donner un conseil au créateur novice, c'est d'être extrêmement indulgent avec lui même. Créer peut être extrêmement difficile, car cela exige du créateur de tenir simultanément deux rôles, celui de l'artiste et celui de l'ingénieur. Beaucoup plus est contenui à l'intérieur d'une pièce d'origami que ce qui peut être vu dans la pièce terminée. C'est un processus aussi bien avec une vision artistique qu'avec une analyse logique dans lequel le créateur est concerné non seulement par l'apparence du modèle terminé mais doit également faire des choix stratégiques sur la manière de construire l'objet. Autant l'apparence (esthétique) du modèle est (évidemment) d'importance, tout aussi importante est la conception interne, l'approche structurelle choisie pour créer la pièce. Cette dualité pose un défi mystérieux, car la créativité et l'approche analytique sont contrôlées par différentes parties du cerveau.
Expérimentez intensivement avec les différents matériaux disponibles. Partez d'un modèle existant et jouez avec le papier. Modifiez de subtils aspects de modèles existants pour acquérir un sens de ce qui est possible. Essayez de varier la taille du modèle ou le type de papier utilisé. Changez la forme ou la position de certaines parties de la pièce. Changez un modèle d'écureuil en lézard. Transformez un moineau en aigle. Lorsque vous serez plus à l'aise en manipulant des modèles existants et commencerez à avoir un sens de ce qui est techniquement possible, vous commencerez à avoir des "idées" de projets originaux et vous irez naturellement vers des tentatives pour trouver des voies de réalisation qui vous seront propres. Ceci vous emmènera naturellement du côté artistique vers les aspects techniques de la création.
Explorez les techniques et les approches de créateurs reconnus et regardez si vous ne pouvez pas les appliquer à d'autres modèles pour les modifier d'une manière que vous aimerez. Ne vous attardez pas sur l'aspect de votre modèle, mais concentrez vous sur comment le modèle se forme.
La conception vous oblige à regarder le processus de pliage d'une tout autre manière et il y a beaucoup de nouvelles aptitudes et techniques qui doivent être appliquées. L'acquisition de ces aptitudes est un processus graduel.
Tous les créateurs sont uniques, quelle que soit leur expérience ou leur niveau d'aptitude, et apportent à cette forme d'art quelque chose de spécial, leur propre point de vue, leur personnalité, leur philosophie. Il peut être bénéfique de regarder le travail d'autres créateurs pour s'en inspirer, leur style artistique, leur élégance technologique, leur créativité ou leur profusion, mais pas du tout si en faisant cela votre créativité se trouve bridée.

*Nolan95 approches pour créer
En fait, il y a autant de manière de créer qu'il y a de créateurs. Car, de même que tous les plieurs apportent à cette forme d'art leur vison personnelle et leur style d'esthétique, ils apportent également leur approche unique de la conception. Certains sont très techniques, et s'appuient sur leurs connaissances mathématiques et d'ingénierie lors de la conception. Quelques créateurs ont une approche plus intuitive et préfèrent jouer avec le papier jusqu'à ce que quelque chose d'intéressant se produise. Il y a ceux qui ont une approche plus philosophique, et recherchent "l'âme' de leur modèle pendant qu'ils créent, et il y a d'autres créateurs dont l'approche de la création est si insaisissable qu'il y a peu que quelqu'un puisse faire pour la décrire. En réalité, la plupart des créateurs utilisent une panoplie d'approches, et, suivant le modèle qu'ils sont en train de travailler, ils vont s'appuyer plus fortement sur une approche plutôt qu'une autre, utilisant celle qui semble la plus simple pour ce sujet particulier.
Si vous êtes débutant, le plus important pour vous est de vous confronter à autant de différents créateurs et modèles que possible. Non seulement vous allez améliorer vos capacités de pliage, mais vous serez confrontés à différents styles esthétiques et approches de création. Plus large sera l'étendue de votre expérience et mieux serez vous préparé lorsque vous vous créerez pour votre propre compte. Et pratiquez, pratiquez, pratiquez. De même que pour la peinture de portraits ou le jeu d'un instrument de musique, l'origami est une aptitude apprise qui s'améliore avec la pratique.
Ce n'est qu'à travers cette pratique que l'on devient un artiste accompli. Le talent n'est alors qu'un point qui concerne avec quelle rapidité cette aptitude peut être maîtrisée ou ce que l'artiste peut faire avec ces capacités une fois la maîtrise atteinte. Donnez vous le temps de maîtriser ces techniques de manière à permettre à vos talents de s'exprimer. Vous devez d'abord marcher avant d'apprendre à courir.
Je reconnais dans ce moment de compréhension profonde le point central de magie de la création en origami, cette capacité à prendre une forme abstraite et de voir en elle un modèle achevé.
Là repose l'approche fondamentale de la création en origami : créer une forme abstraite (ou base) à partir de laquelle quelque chose d'intéressant peut être tiré. De cette manière, l'origami est semblable aux autres formes de sculpture qui sont soustractives par nature, où la forme du matériau original a une grande importance sur l'apparence finale du modèle.
Manières de créer :
- accidentelle Quelques modèles sont découverts complètement par accident, alors que la création d'un modèle n'était pas du tout l'intention du créateur. C'est, comme on pourrait s'y attendre, la manière la plus simple de créer un modèle. De toutes les approches de conception, c'est de loin la moins intimidante, mais c'est également la moins maîtrisable. Remarquez que les modèles créés en suivant cette approche ont tendance à être plus simples de structure, ce qui est naturel puisque très peu de pensée "intentionnelle" est comprise dans leur création. Un type de création accidentelle similaire peut arriver comme sous-produit d'une erreur de pliage. Une autre activité qui est génératrice de modèles accidentels est le "grifonnage". Vous commencez avec une nouvelle feuille de papier ou à partir d'une base existante, et commencez simplement à expérimenter, laissant le papier aller dans toute direction qu'il choisit, simplement pour voir ce qui se passe.
- par accident - le hasard heureux est défini comme "une aptitude apparente à faire des découvertes intéressantes par accident", et donc, la création accidentelle fait allusion à la découverte d'un modèle fortuitement alors que l'on essaie d'en créer un autre. La différence entre la création au hasard et la création accidentelle réside dans l'intention de départ. Quand des modèles sont créés par accident, ils arrivent généralement avec peu d'efforts et sont entièrement détaillés, demandant peu de travail pour être terminés. Ces modèles ont tendance à être quelque peu plus complexes que les modèles accidentels, par ce que le créateur était en train d'essayer de créer délibérément quelque chose quand ces modèles ont été découverts.
- algorithmique - Dans cette approche, vous commencez avec un modèle particulier en tête, et le créez directement en utilisant des algorithmes (procédures) déjà existants. J'ai également effectué quelques changements stratégiques dans le traitement élémentaire de la base de l'oiseau, utilisant des enfoncements plutôt que des plis renversés pour permettre aux ailes de venir en arrière, mais fondamentalement, le modèle est fondé entièrement sur des algorithmes créés par d'autres. On pourrait dire que cette manière de faire est proche du plagiat, mais je ne suis pas d'accord. L'origami, comme toute forme d'art (ou science) qui repose sur une technologie et demande que le créateur vienne à bout de nouvelles manière de faire des choses et trouve des manières originales de surmonter les problèmes, nécessite que l'on fonde ses solutions sur le travail d'autres auteurs. Clairement, il n'y a pas de marque déposée sur le pli de pétale, ou la double oreille de lapin, et aujourd'hui ces deux techniques sont communément utilisées. Mais il est bien évident qu'à un moment ou un autre de l'histoire, quelqu'un (ou plusieurs personnes) ont découvert ces procédures par lui-même. Devons nous nous abstenir de les utiliser parce qu'elles ne sont pas notre création propre ? absolument pas. L'astuce pour innover est soit de découvrir quelque chose d'entièrement nouveau, soit de proposer une façon différente et originale de combiner ce que d'autres ont réalisé avant. Il ne faut pas oublier de rendre crédit au créateur original et citer votre source d'approche ou d'idée.
- inspiration - Cette approche fait référence aux modèles qui se présentent au créateur comme surgis du néant (out of the blue). Les modèles créés de cette manière se presentent en général tout faits ou presque tout faits, et sont terminés avec très peu d'efforts. Parfois le modèle se présente dans un rêve, d'autres fois l'idée se présente comme un éclairement pendant que l'on fait quelque chose sans rapport avec l'origami. Ceci a à faire avec le fonctionnement du cerveau humain et notre subconscient. Au contraire de l'esprit conscient, le subconscient ne pense pas en termes de langage ou de figures mais plutôt en termes de visualisation (activité sensorielle) et d'émotion. Le subconscient est bien plus puissant que les personnes pourraient le croire, il pourrait être plus puissant que la partie consciente de notre cerveau. Dans certains cas, je livre le problème à mon subconscient pur qu'il le résolve. J'étudie le problème, rassemblant toute l'information disponible (avec mon esprit conscient) et me penche alors simplement sur une autre tâche et laisse mon subconscient travailler le problème. Parfois la solution demande des jours et des mois, mais il arrive qu'elle soit trouvée. Au fur et à mesure que mes modèles ont gagné en complexité, je me suis reposé de plus en plus sur cette méthode, et j'ai de nombreuses approches pour aider mon subconscient à se pencher sur ces problèmes non résolus. Une manière consiste à prendre du champ par rapport au problème, et souvent lorsque je reviens au modèle le problème se résout rapidement et facilement.
- philosophiquement - l'approche philosophique de la création est plutôt un autre regard sur l'origami qu'une voie stratégique de conception. Elle provient du point de vue traditionnel japonais quant à la création en origami, où la capacité de l'origami à capturer la beauté lyrique et l'élégance d'un sujet en quelques lignes et courbes est hautement révérée. Les créateurs philosophiques sont plus intéressés par la capture de l'essence artistique du sujet que par se lancer des défis quant aux problèmes techniques. C'est plutôt une approche naturaliste, où le sujet de chaque modèle est tout d'abord étudié extensivement avant et pendant que le concepteur essaie d'en assurer le rendu. Les créateurs philosophiques sont moins intéressés par le rendu précis de crocs et de griffes que par la création de modèles qui évoquent la simple et lyrique élégance d'un sujet, modèles qui donnent une idée de l'étincelle de vie de la plante ou de l'animal représenté. En général, les créateurs philosophes sont plus intéressés par le rendu de formes vivantes plutôt que par celui d'objets inertes.
Il existe de nombreuses pièces produites par des créateurs philosophes qui ne seront jamais "diagrammées" ou reproduites et qui ne pourront que rester solitaires, comme des oeuvres d'art singulières, représentations de la vision réelle de leurs créateurs.
- analytique - c'est la première méthode où une approche plus contrôlée est utilisée. Elle est employée lorsque le créateur sait exactement ce qu'il veut faire et s'engage dans un processus de découverte ou d'apprentissage de comment le réaliser. La méthode est quelque peu évidente et logique, consistant à analyser les structures de modèles existants ou d'essais infructueux de manière à obtenir une base ou une solution à un problème particulier. Il y a deux types d'analyse, déductive et inductive. L'analyse déductive est une approche commune lorsque l'on crée des avions de papier, lorsque le premier modèle est créé par accident ou quand, une fois le modèle plié, il s'avère inapte à voler. Le créateur doit alors déduire quelles sont les subtiles différences entre l'original et la copie. Il doit utiliser une approche de modification systématique de petites variables dans le modèle, parfois une petite proportion du pliage, ou une légère courbe à la surface des ailes, ou le matériau utilisé, ou la netteté (sharpness) des plis jusqu'à ce que le bon ensemble de variables soit trouvé et qu'il en résulte un modèle qui vole (pour un avion). Ce type de raisonnement est appelé déductif, parce que le créateur part de l'ensemble des possibilités et en élimine jusqu'à ce qu'un seul cas reste. Dans l'autre type d'analyse, inductive, c'est l'exact opposé qui est vrai et un cas particulier existant est analysé de manière à créer un cas plus général. J'ai trouvé que cette approche est réellement tout à fait évidente, à partir du moment où j'étais capable de regarder d'un point de vue macroscopique plutôt que microscopique, il est alors facile d'isoler le cas général. Ce type d'analyse est appelé inductif car on part d'un cas particulier (un modèle existant déjà) pour aller vers une application plus générale qui peut être utilisée dans d'autres modèles (la base du papillon).
- topologique - Certains créateurs travaillent le modèle en entier sur papier mathématiquement, avant même de faire le moindre pli ! En réalité, la méthode topologique est une approche simple et logique pour créer des bases en partant de l'hypothèse que tous les modèles d'origami sont composés d'un tableau integré de point(e)s. Cette approche est fondée sur deux points : 1) un modèle donné est composé d'un nombre limité et identifiable de pointes, chacune représentant un appendice simple du sujet et 2) sur une surface de papier plane il y a un nombre limité de manières de produire des pointes à partir du matériel disponible. Si ces hypothèses sont vraies, alors logiquement, si l'on peut identifier les appendices que le modèle nécessite, en nombre, position et proportion corrects, le créateur peut suivre une progression logique de pas pour déterminer le meilleur arrangement possible de ces pointes sur la surface du papier, quelle que soit la complexité du sujet, et procéder alors à effondrer la projection sur une base à partir de laquelle le sujet peut être plié. Si définir le tableau de pointes est une tâche relativement facile, aller de là jusqu'à la projection topologique peut se révéler être un réel défi parce qu'il y a tellement de manières d'arranger les pointes (en fait, certains créateurs utilisent les ordinateurs pour exécuter la projection topologique). Mais alors arrive le véritable défi, c'est-à-dire prendre la projection topologique des pointes et effectivement la plier en une base. Ceci est extrêmement difficile et dans la plupart des cas le créateur doit s'appuyer sur les autres approches de conception pour ce faire. Généralement, le modèle et la projection topologique vont subir des modifications extensives avant qu'une base utilisable soit trouvée. Il y a trois manières de créer une pointe : en partant d'un coin, en partant d'un côté, ou en partant du centre (remarquez que chaque type demande progressivement plus de papier). Il n'y a aucune garantie que le créateur sera capable de trouver une progression logique qui permette de plier une base respectant la projection topologique qui avait été établie. Bien que logiquement, dans l'espace mathématique de toutes les possibilités, une solution existe probablement, il reste à voir si le créateur peut la trouver. Le créateur doit prêter une attention spéciale à ajouter des pas additionnels jusqu'à la terminaison de son modèle pour assurer qu'il acquiert une personnalité esthétique et n'apparaît pas "froid" ou "guindé". Après plusieurs années d'étude de la méthode topologique, l'instructeur a une compréhension profonde de ce qu'elle est qui ne peut venir que de beaucoup de pratique et d'expérimentation.
- petit à petit - C'est probablement la méthode la plus énervante et la plus difficile que je connaisse, mais elle produit aussi les modèles les plus spectaculaires. Elle est intimement liée à la méthode topologique. Dans l'approche "pièces et morceaux", chaque portion du modèle est conçue indépendamment. Une fois terminées toutes les pièces séparées, le créateur se trouve en face de la tâche extrêmement intimidante qui consiste à "coudre" chaque pièce avec les auters de manière à obtenir un tout cohérent. Ceci est fait en concevant les pièces séparées de telles sortes qu'elle puissent être facilement pliées à partir d'un seul volet et à créer ensuite une base qui produit et arrange correctement les volets appropriés. Faire ceci n'est pas une tâche simple, non seulement parce qu'il est difficile de positionner chaque portion du modèle au bon endroit et avec la bonne proportion, mais il est extrêmement probable qu'au fur et à mesure que les détails du modèle seront pliés, ils vont interagir les uns avec les autres et produire un effet de synergie, rendant impossible leur pliage simultané. Le créateur doit soit être très stratégique lors de la conception de chaque portion séparée du modèle, pour assurer qu'illes pourront être pliées de manière à ne pas affecter le papier adjacent, ou doit anticiper ce fait et le travailler lors de la conception.

*Nolan95 garder une trace de ce qui a été fait : les diagrammes
Si concevoir un modèle est difficile, il est encore plus important d'être capable de recréer ce que l'on a fait. L'approche la plus simple consiste à utiliser des pliages intermédiaires. les pliages intermédiaires sont des versions intermédiaires du modèle d'origami réalisees sur des feuilles séparées. L'exemple le plus commun se produit lorsqu'un dessinateur est en train de réaliser les diagrammes de quelqu'un d'autre, et qu'il n'y a pas d'autre moyen d'apprendre la pièce, car elle n'a jamais été "diagrammée" auparavant, et que le concepteur n'est pas là pour l'enseigner. Dans ce cas, le créateur réalise plusieurs modèles intermédiaires, un pour chaque pas de la progression du pliage, et les numérote pour indiquer la séquence correcte.
Créer des pliages intermédiaires est une tâche ennuyeuse et dévoreuse de temps.
Il y a deux avantages à travailler ainsi : cela donne l'occasion de s'assurer que l'on va retenir/comprendre comment on est arrivé là,
- une fois que l'on a reproduit le modèle, on dispose d'une documentation sur ce que l'on a créé.
Une autre manière consiste à prendre des notes. En même temps que je crée des pliages intermédiaires, je prends des notes brutes sur un carnet pour documenter le processus de pliage. Ces notes n'ont besoin d'avoir que la précision que vous souhaitez, de manière à vous permettre de recréer la séquence de pliages. Mes notes ont tendance à être très brutes, mais extensivement détaillées.
Certains modèles ne se prêtent pas au jeu des diagrammes, car ils contiennent dans leur conception une grande possibilité de variations. Les modèles créés dans l'approche philosophique appartiennent souvent à cette catégorie. En réponse, certains créateurs expérimentent d'autres méthodes de création en utilisant des techniques alternatives comme la photographie et les vidéos.
Les modèles simples peuvent être mémorisés, mais quand le modèle consiste en séquences de pliage complexes et de nombreux pas, comment est-il possible de se rappeler toute la suite des plis ? Le secret repose dans la différence en la manière de regarder leur travail par les créateurs et la perception qu'en a un plieur suivant les diagrammes. Quand les plieurs suivent une suite d'instructions, ils perçoivent le modèle sous un angle microscopique, c'est à dire qu'ils voient le modèle uniquement en termes de détails, allant d'un pli au suivant, faisant seulement un pli à chaque fois. D'un autre côté, les créateurs ne voient pas leurs créations en termes de plis élémentaires mais en termes de procédures et d'objectifs, le résultat d'une série de procédures. Par exemple, alors que pour un plieur une construction apparaît comme une suite de plis en apparence non liés entre eux, le créateur les voit comme une seule opération, exécutée pour accomplir un seul objectif particulier. Cette façon de voir les choses est appelée le point de vue macroscopique, où l'observateur ne s'intéresse pas aux détails, mais plutôt à l'ensemble du tableau. Cette différence de perspective aide grandement les créateurs dans la mesure où elle simplifie le processus de création en permettant de voir les modèles en termes d'objectifs et de solutions plutôt qu'en longues suites de plis en apparence sans lien.
Malheureusement, c'est précisément cette différence entre la façon de voir du créateur (macroscopique) et du plieur (microscopique) qui rend le dessin de diagrammes si difficile. Passer d'un point de vue à l'autre peut se révéler un véritable défi.
Souvent, lorsque vous passez du point de vue du créateur à celui du plieur, vous vous surprendrez en train de refaire l'ingénierie du modèle en ajoutant des points de repère, prépliages, ..., de manière à simplifier le processus de pliage et le rendre plus facile à suivre. Vous êtes en train de jouer le rôle de l'éditeur, observant le modèle et trouvant des manières plus efficaces ou évidentes pour présenter le matériau.
Il y a de nombreuses questions en suspens : jusqu'à quel niveau de détail allez vous aller ? ferez-vous un dessin d'un modèle 3D, faisant apparaître les multiples couches ou utiliser une approche plus simplifiée qui montrera uniquement les couches supérieures ? Allez vous utiliser un ordinateur ? ou un simple crayon ? utiliserez-vous la notation standard ou allez vous la modifier pour qu'elle vous convienne mieux ? allez vous ajouter du texte ou pas du tout ? allez vous utiliser des flèches directionnelles et des symboles additionnels ? Il faut vous souvenir d'une seule chose, l'objectif des diagrammes est de permettre à quelqu'un de plier un modèle qu'il n'a jamais plié auparavant.
"Le nombre de pas m'est indifférent à partir du moment où je peux les réaliser."

*Nolan95 l'origami en tant que art
Alors que, historiquement, l'origami a été vu comme une activité mystérieuse et plaisante qui pouvait être partagée par les jeunes et les jeunes de coeur, c'est en fait une forme d'art toute nouvelle qui commence tout juste à atteindre un niveau de reconnaissance. Il y a une perception grandissante de ce que l'origami est une forme spécialisée d'art tri-dimensionnel, dont l'objectif est de créer de belles formes sous des contraintes extrêmes - formes produites par simple pliage d'une pièce de papier carrée.
L'origami est alors une forme de sonate sculpturale en papier. C'est un puzzle et une réussité d'ingénierie aussi bien qu'une forme esthétique. C'est la juxtaposition mystérieuse de la science et de l'art, du cerveau droit et du gauche. En effet, la plus grande partie du processus artistique est caché à l'intérieur du modèle, dans les techniques et les solutions qui ont été utilisées par le créateur pour engendrer la suite actuelle de pliage. Et comme pour les artistes et les créateurs un large degré de variabilité du résultat final peut être obtenu à travers le choix du matériau et de la technique de pliage, ce n'est qu'à travers la création de modèles originaux qu'ils peuvent atteindre la maîtrise complète de leur travail.
Si, lorsque vous pliez, votre intention est de créer quelque chose que d'autres peuvent admirer, alors vous approchez l'origami comme un art. Si, d'un autre côté, l'attraction du pliage se résume simplement à parcourir l'ensemble du processus jusqu'à sa fin, il s'agit plutôt d'un passe-temps. Mais dans la mesure où la plupart des plieurs prêtent attention à des points comme le choix du matériau, technique de pliage, présentation et autres aspects esthétiques du processus, les aspects artistiques de l'origami deviennent plus éminents.
L'art n'est pas ce que l'artiste crée, c'est ce que l'observateur ressent.
Existe-t-il une possibilité d'émouvoir à travers le pliage de papier ? capacité à capturer l'étincelle de vie d'un sujet, le niveau exquis de détails obtenu (M. Lafosse), la complexité et la sophistication (R. Lang), les aspects d'ingénierie. C'est ainsi que c'est souvent le cas où l'émotion est ressentie par le plieur lorsqu'il décrypte un nouveau modèle, et en arrivant à la fin du processus, une exaltation ou peut être une cruelle désillusion.
Le processus de création d'un origami est analogue à la musioque : comment approcher le modèle ? sera-t-il très détaillé ou stylisé ? utiliserons nous des procédures complexes ou sera-t-il simple à plier ? proviendra-t-il d'un carré ou utiliserons nous un rectangle ? les découpages seront ils autorisés ? nécessitera-t-il du "fil" ou du papier très fin ? toutes ces décisions doivent être pesées (consciemment ou inconsciemment) par le créateur pendant le processus de conception. Ainsi, de même que pour la musique, le concepteur aura une compréhension, une appréciation et une intimité plus grandes avec la pièce que celui qui regarde simplement le travail final. Vous pouvez vous contenter d'apprécier l'art, ou vous pouvez réaliser le pliage et choisir les matériaux. Mais si vous vous laissez tenter, vous pouvez choisir de créer, et à travers la création participer à tous les aspects de l'expérience artistique.

*Nolan95 critères
- culture Est
Meakawa : esthétique de la culture populaire japonaise, proche du Noh
Yoshizawa : même type de stylisation mais ajoute une dimension lyrique et l'étincelle de vie
Lafosse : idem Yoshizawa, mais plus Ouest, plus photo
- Ouest
Engel : travail très détaillé, touche de lyrisme
Lang : approche technologique apparente dans son oeuvre, sorte de techno-stylisation
Weiss : en grande partie stylisation et lyrisme de l'est, mais clairement approche réaliste et précision biologique de l'ouest

*Nolan95 bases du tricheur
"cheater base", p 58
Dans certains cas, il vaut mieux construire des bases ne respectant pas les règles fondamentales de l'origami (par exemple en découpant ou en collant des morceaux : base à 5 volets) pour commencer à étudier un nouveau pliage. Il sera toujours temps de chercher à réaliser la base en question àen respectant les règles, si l'on est capable de faire le pliage final lui même à partir de la dite base.
Langue Anglais

Liste des 42 modèles associés

Abrégé Titre Auteur Catégorie Difficulté Base Page(s) Annotation Photo
Nolan95-19 Araignée loup J. C. Nolan insecte **** 164-167 A faire-
Nolan95-01 Avions Traditionnel transport * 110-111 --
Nolan95-06 Bombe à eau Traditionnel polyèdre ** 117 --
Nolan95-39 Canard en plongée J. C. Nolan animal *** 273-275 --
Nolan95-32 Cerbère J. C. Nolan mythologie *** 211-218 Assez bien-
Nolan95-12 C'est magique ! Fred Rohm animal *** 126-131 Bien-
Nolan95-36 Dragon du froid J. C. Nolan mythologie *** 228-247 --
Nolan95-28 Dragon simple J. C. Nolan mythologie ** 205-206 --
Nolan95-15 Ecureuil sur une branche Patricia Crawford animal **** 141-145 Bien-
Nolan95-42 Fée J. C. Nolan mythologie *** 287-290 --
Nolan95-04 Football de papier Traditionnel jeu * 115 --
Nolan95-10 Grenouille Traditionnel animal ** 124 Aveuglami-
Nolan95-09 Grue Traditionnel oiseau ** 123 --
Nolan95-03 Guirlande de papier chewing-gum Traditionnel décoration ** 114 --
Nolan95-30 Guirlande de papillons J. C. Nolan décoration ** 209 --
Nolan95-26 Hydre J. C. Nolan mythologie ** 196-199 Assez bien-
Nolan95-17 Kangourou Patricia Crawford animal *** 151-156 Assez bien-
Nolan95-41 Lézard sauteur J. C. Nolan animal *** 282-286 Sans intérêt-
Nolan95-25 Libellule J. C. Nolan insecte **** 188-195 --
Nolan95-14 Licorne Patricia Crawford mythologie *** 136-140 Assez bien-
Nolan95-18 Limule J. C. Nolan coqu. et crustacés **** 160-163 Fait-
Nolan95-23 Lys art déco J. C. Nolan décoration ** 181-183 Aveuglami-
Nolan95-34 Monstre du Loch Ness J. C. Nolan mythologie ** 223-224 Sans intérêt-
Nolan95-11 Noeud d'amour Traditionnel décoration ** 125 Fait-
Nolan95-40 Noeuds d'amour colorés J. C. Nolan décoration ** 276-281 Sympathique-
Nolan95-08 Ornements Traditionnel décoration ** 120-122 Sympathique-
Nolan95-07 Pagode marque-page Traditionnel utilitaire ** 118-119 Fait-
Nolan95-35 Papier tressé J. C. Nolan décoration *** 225-228 Bien-
Nolan95-29 Papillon J. C. Nolan insecte ** 207-208 Fait-
Nolan95-33 Pégase stylisé J. C. Nolan mythologie *** 219-222 Sans intérêt-
Nolan95-24 Phasme feuille australien J. C. Nolan insecte *** 184-187 Fait-
Nolan95-20 Pieuvre J. C. Nolan poisson **** 168-171 Assez bien-
Nolan95-31 Planeur delta J. C. Nolan transport ** 210 --
Nolan95-27 Planeur dragon de Taarakian J. C. Nolan mythologie ** 200-204 Fait-
Nolan95-05 Poisson Traditionnel poisson * 116 --
Nolan95-37 Poisson clown et anémone de mer J. C. Nolan poisson **** 248-268 Très beau-
Nolan95-21 Rose d'Andréas J. C. Nolan décoration *** 172-175 Bien-
Nolan95-02 Salière Traditionnel jeu * 112-113 --
Nolan95-13 Scorpion Patricia Crawford insecte *** 132-135 Bien-
Nolan95-38 Sept bracelets simples J. C. Nolan décoration ** 269-272 Fait-
Nolan95-22 Tarentule J. C. Nolan insecte **** 176-180 --
Nolan95-16 Trois-mâts sous toile Patricia Crawford transport **** 146-150 Très beau-