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Les diagrammes |
| La création des diagrammes par Akira Yoshizawa et Samuel Randlett vers 1950 marque le début de l'expansion de l'origami. Jusqu'alors, les quelques ouvrages traitant d'origami contenaient des descriptions en japonais ancien illustrées de quelques vagues schémas. Leur compréhension était limitée, et donc la diffusion de cette pratique très faible. Le remplacement de textes littéraires par des ensembles de dessins codés a été à la source d'une expansion foudroyante de la connaissance de l'origami traditionnel, puis de la création dans le monde entier de modèles formant la base de l'origami moderne. Un article à lire Le système Yoshizawa-Randlett Deux éléments sous-tendant l'utilisation des diagrammes : - le solfège de l'origamiste, c'est-à-dire un ensemble de symboles graphiques correspondant à des opérations de pliage : faire un pli montagne, vallée, renversé ; retourner le pliage ; faire un pli de préparation, etc. - le diagramme proprement dit, description de la manière de plier à l'aide d'une suite de vignettes, chacune illustrant une étape du pliage. Bien entendu, le choix des opérations de pliage et de leur symbolique associée (le pli montagne doit-il être représenté par des tirets séparés par un point ou séparés par deux points...), l'art et la manière de dessiner les vignettes et de les disposer (par exemple : lecture de gauche à droite ou de droite à gauche, avec ou sans chemin, en couleur ou pas,...) ont fait l'objet de polémiques incessantes qui continuent encore aujourd'hui. Une normalisation de facto existe cependant, l'essentiel n'étant pas la symbolique mais ce qu'elle représente. Quelques extraits de diagrammes sont proposés en exemple ci-dessous, grâce à l'amabilité de Nicolas Terry qui en a autorisé l'emploi. En fait, les diagrammes posent trois problèmes majeurs : - choisir une séquence de pliage efficace, agréable. Il existe parfois plusieurs manières de réaliser un pliage, chaque manière ayant ses partisans et ses détracteurs. Par exemple, pour faire une base préliminaire, vaut-il mieux commencer par plier les médianes ou les diagonales ? - choisir le niveau de détail de la séquence : vaut-il mieux décrire le pliage (parfois complexe) d'un volet droit puis utiliser un symbole de répétition (recommencer à gauche, en miroir) ou décrire en détail le pliage des deux côtés ? La première solution conduit à des diagrammes ramassés, mais dont le nombre de plis réel est masqué, la deuxième pouvant être décourageante en première lecture (prise de conscience du grand nombre d'étapes) mais très appréciée par la suite, le pliage en miroir n'étant pas toujours très simple à comprendre. - dessiner les vignettes, processus long et fastidieux. Même si l'utilisation de logiciels de dessins permet d'accélérer et d'améliorer la qualité des diagrammes, certains créateurs ou certaines créatrices ont renoncé à diffuser des diagrammes, préférant la création au dessin. On doit dire aussi que le refus de transmettre ses secrets de fabrication a aussi joué chez quelques origamistes. La meilleure connaissance des fondements mathématiques du pliage et la familiarisation avec les procédés techniques les plus complexes (par exemple le pliage accordéon) ont conduit au remplacement des diagrammes, au moins à un certain niveau de plieurs et plieuses, par les canevas de plis (anglais crease pattern), simple carte des plis montagne ou vallée essentiels pour décrire le début d'un pliage, la finition étant laissée à l'appréciation et l'habileté de l'origamiste. Les canevas de plis (ou CP) sont devenus aujourd'hui un outil incontournable de conception et de transmission du savoir. |
12 photo(s)
Terry05, p. 75 | 
Diaz06, p. 44 | 
Terry08, p. 85 |
Diaz09, p. 58 | 
Trollip10, p. 139 | 
Peyton12, p. 126 |
Terry13, p. 87 | 
Terry14, p. 47 | 
Hagiwara15, p. 92 |
Kato17, p. 131 | 
Terry17, p. 68 | 
Esteve18, p. 18 |