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  Découverte du monde du pliage de papier
De l'origami à l'art du pliage du papier
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Quelques étapes vers la maîtrise du pliage de papier
L'origami est probablement né en Chine, en même temps que l'invention du papier. Il passe au Japon (approximativement vers 600) grâce à un moine bouddhiste. D'abord cantonné dans un usage cérémoniel, l'origami voit de nouveaux modèles être créés, dans un style géométrique et plutôt symbolique. Le pliage de papier devient une occupation coutumière, et se répand grâce à l'apparition de quelques livres comme « Senbazuru Orikata » par Gido Rokoan en 1797 ou le « Kan-no mado », 2 volumes d'une encyclopédie gigantesque publiée en 1845. Par la suite, il y a peu de nouveautés dans les pliages, le poids de la tradition étouffant toute originalité. Par ailleurs, les descriptions des pliages étant écrites en japonais ancien, peu de personnes peuvent les lire, et la diffusion de cette pratique ne se fait pas.

Il faut attendre les années 1950 pour qu'une révolution, provoquée par le Maître Japonais Akira Yoshizawa éclate. Cet origamiste créateur de près de 50 000 modèles, bouleverse l'art du pliage du papier bousculant tous les interdits traditionnels. Sa première monographie éditée, « Atarashi Origami Geijutsu » (Le Nouvel art de l'origami), est publiée en 1954. Dans cette œuvre, il établit le système Yoshizawa–Randlett de notation des plis d'origami qui est devenu la norme pour la plupart des origamistes. À partir de ce moment, les diagrammes deviennent lisibles par n'importe qui, quelle que soit sa langue parlée. La pratique de l'origami devient internationale et commence à se répandre.

On peut citer quelques artisans de cette diffusion en Europe : Samuel Randlett , Robert Harbin , Lilian Oppenheimer, Ligia Montoya , Patricia Crawford , Elias Neal , Peter Engel et John Montroll sont de fervents propagateurs en Europe et aux Etats-Unis. Depuis le Japon, Kunihiro Kasahara , Toshie Takahama et Tomoko Fuse propagent de nouvelles techniques de pliage à travers de nombreux livres.

Vers 1960, Emmanuel Mooser fut le premier à utiliser la technique du pliage accordéon pour réaliser son célèbre train. Ce type de pliage allait bouleverser le monde de l'origami, de par les possibilités offertes : créer autant de pointes que nécessaire pour représenter des animaux, des personnages ou des objets. Une véritable bataille par insectes interposés se fit jour, à coup de pattes, antennes, ailes, détails anatomiques. Les diagrammes se firent de plus en plus complexes, passant de quelques étapes à plusieurs dizaines. C'est l'époque des grands pliages de Robert J. Lang et de Satoshi Kamiya (entre autres).

Au même moment, des origamistes ont commencé à s'intéresser aux fondements mathématiques du pliage de papier. Leurs travaux permettent de mieux comprendre ce qui peut être fait, et ce qui ne peut pas être fait. Robert J. Lang rassemble toute cette connaissance et publie en 2003 « Origami Design Secrets - Mathematical Methods for an Ancient Art », qui contient, entre autres, une méthode de création de modèles utilisant les notions de cercles et de rivières mais aussi de greffe et autres techniques. Cette somme allait conduire à un développement foudroyant de l'origami, en particulier par le développement de différents logiciels d'aide à la création. Une des conséquences a été l'utilisation systématique des canevas de plis, graphe des plis principaux à effectuer pour obtenir une base, qui sera ensuite modelée à souhait. Les canevas de plis ont tendance à remplacer les diagrammes.

Aujourd'hui, les pliages « complexes » de cette époque sont devenus monnaie courante, et les livres publiés maintenant en sont remplis (par exemple celui de Shuki Kato ou de Makoto Yamaguchi ).

Pour terminer ce tour d'horizon, il faut mentionner, à côté de sources d'inspiration classique comme le monde vivant ou les objets de décoration, le développement de deux branches de l'origami :
- les boules décoratives ou « kusudama », pliages modulaires basés sur des modèles de polyèdres mathématiques dont de nouvelles créations sont présentées chaque jour,
- le pavage ou le plissage, dont la découverte est attribuée à Shuzo Fujimoto , grand plieur dont on n'a pas fini de découvrir la créativité.

Les progrès réalisés dans le domaine du pliage de papier depuis la révolution engendrée par les travaux de Akira Yoshizawa vers 1950 ont permis de créer des œuvres à proprement parler inimaginables à ce moment là. Ce phénomène continue, et ce qui est réalisé aujourd'hui est proprement loin de ce qui sera plié demain ou après-demain. Toutes proportions gardées, le pliage de papier subit une évolution aussi violente que celle de l'informatique :
- technicité de plus en plus grande mais maîtrisée grâce aux fondement mathématiques associés,
- sources d'inspiration diversifiées grâce à la mondialisation du pliage,
- audace des créateurs et des créatrices vers des projets de plus en plus fous.
Nous sommes passés de l'ère de l'origami à l'âge de l'art du pliage du papier.

Vous pouvez consulter une liste de créateurs et créatrices français sur la page Origami de France .

21 photo(s)


Eléphant
Akira Yoshizawa

Papillon queue d'hirondelle (Machaon)
Akira Yoshizawa

Les poissons rouges
Akira Yoshizawa

Pingouin
Akira Yoshizawa

Tortue de mer
Akira Yoshizawa

Chameau
Samuel Randlett

Lampe d'Aladin
Neal Elias

Pêcheur dans un bateau
Robert Harbin

Pingouin
Kunihiko Kasahara

Renard
Kunihiko Kasahara

Pissenlit
Toshie Takahama

Scorpion
Patricia Crawford

Trois-mats sous toile
Patricia Crawford

Mille-pattes
Peter Engel

Boîte octogonale
Tomoko Fuse

Plissages
Shuzo Fujimoto

Plissages
Shuzo Fujimoto

Oiseau-Lyre
Satoshi Kamiya

Homard
John Montroll

Oursin violet de l'Atlantique
Robert J. Lang

Quelques insectes, auteurs divers

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